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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/88

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avec toute leur puissance ; les peuples mettront leurs mains sur leurs bouches, et leurs oreilles deviendront sourdes. Us mangeront la poussière comme les serpents, ils seront épouvantés dans leurs maisons comme les reptiles. Ils trembleront devant le Seigneur notre Dieu et ils vous craindront. » Mic. 7, 14 et seqq. Les Septante : « Paissez votre peuple avec votre verge. Les brebis de votre héritage, qui habitaient seules au milieu des forêts, paîtront au milieu du Carmel, dans le pays de Bazan et dans le pays de Galaad, comme aux jours d’autrefois ; et comme aux jours de votre sortie de la terre d’Égypte, je leur montrerai des merveilles. Les nations les verront, et elles seront confondues dans toute leur puissance ; elles mettront leurs mains sur leurs bouches, et leurs oreilles deviendront sourdes, hiles lécheront le sol comme les serpents qui rampent sur la terre, et elles seront troublées dans leurs fortifications. Elles trembleront devant le Seigneur notre Dieu, et elles vous craindront. » Ces mots : « Paissez votre peuple avec votre verge », c’est Dieu le Père qui les adresse au Fils, c’est-à-dire à Notre-Seigneur Jésus-Christ, afin que, parce qu’il est le bon pasteur et qu’il donne sa vie pour ses brebis, Jn. 10, 1 ss il paisse avec sa verge.son peuple et les brebis de son héritage. Qu’on ne croie pas que ceux du peuple sont les mêmes que les brebis ; nous lisons dans le psaume : « Nous qui sommes votre peuple et les brebis de votre pâturage. » Psa. 94, 7. Peuple s’entend de tous ceux qui usent de leur raison ; brebis s’entend de tous ceux qui, n’usant pas encore de leur raison, se contentent de vivre dans leur simplicité, et il est dit qu’ils sont de l’héritage de Dieu. Tant le peuple que les brebis, ils ont tous besoin de la verge du pasteur, au sujet de laquelle l’Apôtre a dit : « Que voulez-vous ? aimez-vous mieux que je vienne à vous avec la verge, ou avec charité et dans un esprit de douceur ? » 1 Co. 4, 21. C’est, je pense, parce que le peuple d’Israël avait la tête dure et soupirait sans cesse après les viandes d’Égypte, que Moïse se servit, non-seulement contre les Égyptiens, qu’il frappa de dix plaies, mais aussi contre le peuple, dans le désert, de la verge de la loi, de la verge dont le choc brisait tous les vases de terre et fragiles. Aux Apôtres du Sauveur, au contraire, qui prêchaient la sagesse aux parfaits, 1 Co. 2, 6 la verge leur fut ôtée des mains, parce que l’affection parfaite chasse la crainte dehors. 1 Jn. 4, 18. Que si l’on me demande d’où vient qu’à présent il est dit à Jésus-Christ, c’est-à-dire au bon Pasteur, qui est assurément plus grand et meilleur que les Apôtres, d’user de la verge, alors qu’il est plus profitable de n’avoir pas la verge, que de corriger les peuples et les brebis avec elle, je réponds conformément à la promesse de Notre-Seigneur aux Apôtres, qu’ils feraient parmi les peuples des merveilles plus grandes que celles qu’il avait faites lui-même. Jn. 16. Comme le Seigneur parlait encore à Israël selon la chair et non à celui qui pouvait parfaitement connaître les mystères, il est dit de lui qu’il