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succès ; leur nombre et celui de leurs pauvres s’accrurent rapidement. Malheureusement ces pieux laïques n’avaient pas la préparation voulue pour la conduite d’une œuvre semblable ; sous prétexte d’augmenter leurs revenus en faveur de leurs vieillards, ils entreprirent différents genres de commerce et d’industrie qui affaiblirent leur esprit religieux et en même temps les entraînèrent dans toutes sortes d’embarras financiers. Bientôt il leur fallut réduire le nombre de leurs pauvres ; il n’y eut plus dans la maison ni règle ni discipline, et cette belle œuvre menaçait d’être anéantie par l’ambition des uns et l’incapacité des autres. Ils en étaient rendus à ne garder que cinq ou six pauvres, et ce petit nombre n’avait pas toujours le nécessaire. Ils avaient recours à la charité de pieuses personnes du dehors pour entretenir le linge de la maison, et nous avons dit plus haut que Mme d’Youville avait été une des premières à venir raccommoder les vêtements de ces pauvres vieillards et les haillons qui servaient de couvertures à leurs lits.

La conduite scandaleuse d’un des membres de la communauté avait, dans une circonstance particulière, attiré aux Frères Charon une sévère réprimande de la part de Mgr Dosquet, évêque de Québec. Le supérieur ayant pris la part de ce frère contre l’évêque, celui-ci leur défendit de recevoir de nouveaux sujets. Cette défense fut maintenue par Mgr de l’Auberivière, successeur de Mgr Dosquet, et, à