CHAPITRE XI
Nous arrivons à une époque bien mémorable et bien critique pour le Canada. On était en 1759, et le lieutenant général des armées du roi, M. de Montcalm, annonçait le désastre qu’il prévoyait par les lignes suivantes, adressées au ministre de la Guerre : « À moins d’un bonheur inattendu, le Canada sera pris cette campagne, et sûrement la campagne prochaine. Les Canadiens se découragent. Nulle confiance en M. de Vaudreuil, qui n’est pas en état de faire un projet de guerre et n’a nulle activité. Nos principes de guerre, vu notre infériorité, devraient être de « remparer » notre défensive pour conserver au moins le corps de la colonie et en retarder la perte. Mais on veut garder tous les postes : comment abandonner des positions qui ser-