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CHAPITRE II


DÉPART DE Mlle  DUFROST POUR LE PENSIONNAT DES URSULINES. — SON SÉJOUR AU COUVENT. — SA PREMIÈRE COMMUNION.


Par sa naissance et sa position, Mme  de La Jemmerais pouvait s’attendre à être protégée : elle le fut en effet. Des amis puissants s’adressèrent à la cour en faveur de cette veuve laissée sans ressources, lui exposant la situation pénible de cette famille, si digne de protection, pour laquelle parlaient bien haut les services rendus par son chef disparu.

M. le marquis de Vaudreuil et M. Raudot, intendant, écrivaient au Ministre de la Marine, le 14 novembre 1708 : « Le sieur de la Gesmerais, capitaine, est mort cet été. Il laisse une femme et six enfants à la mendicité. C’est une pitié, Monseigneur, que de voir cette famille désolée et hors d’état de pouvoir subsister à l’avenir, si vous ne voulez avoir la bonté de l’aider. Comme vous ne donnerez que l’année prochaine à la compagnie de son mari, si vous vouliez avoir la charité de lui en faire toucher les appointements jusqu’à ce temps, cela l’aiderait beaucoup. Nous ne vous le demandons pour elle que par la grande connaissance que nous avons de sa misère. »[1]

  1. Archives de la Marine, Vie de Madame d’Youville, par M. Faillon, p. 6.