procure donc un profit considérable qui, à la fin de 1871, s’élevait environ à 270.000 livres sterling ; mais la réduction de poids est à tous égards un avantage, et elle n’est même pas portée aussi loin qu’elle pourrait l’être sans inconvénient.
La loi monétaire anglaise admet actuellement en théorie comme nous l’avons vu (p. 89) que toute personne pèse le souverain qui lui est offert, et s’assure, avant de l’accepter, qu’il ne pèse pas moins de 122.5 grains. Autrefois, il n’était pas rare de voir des personnes portant des balances de poche pour peser les guinées, et l’on peut rencontrer parfois encore de ces balances dans les boutiques de vieilles curiosités. Mais nous savons que cet usage est entièrement abandonné, et que même les établissements qui reçoivent les plus grandes quantités de monnaies, par exemple les banques et les compagnies de chemin de fer et même les bureaux de percepteurs et les bureaux de poste, etc., ne font pas la moindre attention à la loi. La Banque d’Angleterre seule, avec ses succursales, et quelques administrations du gouvernement, pèsent la monnaie d’or en Angleterre. De là vient qu’une grande partie de notre monnaie d’or est tombée, par le frai, au-dessous du poids minimum, et toutes les personnes qui ont un peu d’expérience évitent de payer la Banque d’Angleterre en vieux souverains. Seules les personnes ignorantes ou malheureuses, ou bien de grandes banques et des compagnies, qui ne peuvent se débarrasser autrement des pièces trop légères, éprouvent des pertes. Pendant longtemps la quantité de pièces d’or trop légères retirée par la Banque n’excéda pas un demi-million par an ; dans les dernières années cette quantité a varié de 700.000 livres sterling à 950.000. La monnaie d’or frappée annuellement est en moyenne de quatre ou cinq millions sterling, et les monnaies fondues ou exportées sont pour la plupart neuves et de bon poids : il s’ensuit nécessairement que le poids de la monnaie en circulation baisse de plus en plus.