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DICTIONNAIRE DES COMMUNES.

mèt. d’élévation et de 4 mèt. de côté à la base, reposant sur un portique carré, percé de quatre arcades avec colonnes corinthiennes aux angles. Ce monument n’a pas été achevé : les pierres en sont seulement dégrossies. Il faisait partie de la spina d’un grand cirque dont les contours ont été mis à découvert par des fouilles récentes ; 3o deux arcades et un escalier gigantesque (mon. hist.), restes du Forum ; deux grands aqueducs qui conduisaient à la ville les eaux de la Gère et deux autres aqueducs plus petits qui ont été utilisés ; des traces de remparts romains ; sur le Mont-Pipet, des restes de la citadelle des Allobroges.

L’ancienne cathédrale (mon hist.), dédiée à Saint-Maurice, est, avec celle de Valence, la plus remarquable du Dauphiné et de la Provence. Élevée sur une terrasse, près du Rhône, elle est précédée d’un large perron de 28 marches ; deux tours flanquent sa façade, bâtie aux xve et xvie s. Sa forme est celle d’une basilique à trois nefs, sans transsept ; elle a 27 mèt. de haut., 96 de long., 36 de larg. ; 20 piliers supportent la grande voûte. Autour de la nef principale et du chœur règne une galerie ogivale, dont les arcades reposent, dans le chœur, sur des colonnettes. Au-dessus et au-dessous de la galerie, dans l’abside, courent des frises incrustées de mastic rouge. Au-dessus des bas-côtés, qui sont de style ogival, règnent extérieurement deux magnifiques galeries romanes, à colonnes et pilastres. De nombreuses inscriptions sont encastrées dans les murs. D’anciens vitraux ornent la fenêtre ogivale de la chapelle Saint-Jacques. Bâtie vers la fin du xiie s., sur une autre plus ancienne, Saint-Maurice ne fut achevée qu’en 1515. La partie la plus ancienne, le chœur, offre, des pilastres cannelés et des chapiteaux de style roman. La façade porte la trace des mutilations qu’elle subit en 1562. après la prise de Vienne par le baron des Adrets. Le maître-autel et le magnifique tombeau qui se trouve à droite ont été sculptés au siècle dernier par Slodtz. On remarque à Saint-Maurice : l’épitaphe de Boson, roi d’Arles ; les sarcophages de saint Léonien († 476) et d’Aymard († 1245), abbés de Saint-Pierre ; une toile de Desgoffes, etc.

Saint-André-le-Bas (mon. hist.), dont la construction eut lieu en 1152, d’après une inscription, se fait remarquer par son style ogival de transition à l’intérieur et à l’extérieur par ses arcs-boutants et par la belle tour romane, plantée en biais, qui flanque l’abside. — Saint-Pierre (mon. hist.), précieux édifice du viiie ou du ixe s., est surtout remarquable par ses briques incrustées formant des dessins dans la maçonnerie. L’intérieur est décoré de deux étages d’arcades portées sur des colonnes de marbre. De l’abside primitive il ne reste que deux colonnes en marbre qui portaient l’arc triomphal ; le reste de l’abside et le curieux clocher qui se dresse en avant de la façade primitive sont du xiie s. Les travaux de restauration entrepris de nos jours ont amené la découverte d’un grand nombre de tombeaux, et en particulier de celui qui, selon toute apparence, contenait les restes de saint Mamert. — Saint-André-le-Haut renferme de beaux tableaux. Près du monument, belle porte de la Renaissance. — Saint-Martin (xvie s.), a été restaurée en 1815. – La chapelle de l’hôpital Saint-Paul possède des tableaux de l’école italienne.

Le palais de Justice occupe l’emplacement de l’ancien palais des Préteurs. — Le collége, où professa Massillon, date de 1605. — Les caves de la nouvelle halle peuvent contenir 4,000 hectolitres de vin. — Nous signalerons encore : l’emplacement de la tour de Pilate, suivant la tradition, fut enfermé le gouverneur de Judée ; — un grand nombre de maisons du moyen âge ; — la maison où est né François Ponsard ; la statue en bronze de ce poëte, par M. Geoffroy-Dechaume (1870) ; — le quai du Rhône (1,500 mèt. de longueur) ; — le pont suspendu, sur le Rhône (1829) ; les deux ponts de la Gère, datant, le plus haut de la fin du xve s., le plus bas du xvie s. ; — deux promenades : le champ de Mars et le cours Romestang.

Vif, 2,506 h., ch.-l. de c. de l’arrond.