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le robinson suisse.

mîmes en mer. De tous côtés flottaient pêle-mêle, ballottés par les vagues, au milieu des écueils, les débris du navire, parmi lesquels surnageaient, soutenus par les tonnes vides, trois gros canons et les chaudières ; nous les amarrâmes à notre pinasse, au moyen de longs cordages.

Arrivés à terre, la première chose que nous fîmes fut de couvrir soigneusement nos canons avec des planches et des toiles goudronnées ; les chaudières nous servirent à abriter nos tonneaux de poudre, que nous avions eu soin déjà de porter assez loin de Zeltheim, dans les rochers.

En venant visiter notre magasin de poudre, ma femme découvrit, du côté du ruisseau, dans un buisson, une charmante famille de poussins, que deux de nos canes et une oie menaient à l’eau. Nous leur donnâmes à pleines mains des miettes de pain de manioc et des morceaux de biscuit. La vue de ces poussins fit naître en nous un si vif désir de retourner à Falkenhorst pour soigner notre basse-cour, que notre départ fut fixé au lendemain.



CHAPITRE XII

Le chou palmiste et le vin de palmier. — L’âne s’échappe ; nous courons à sa poursuite, mais sans pouvoir le rattraper. — Nous poussons notre excursion plus loin que précédemment. — Le troupeau de buffles. — Comment nous prenons un buffletin. — Le jeune chacal. — L’aiguille d’Adam. — Le palmier nain.


En traversant notre nouvelle plantation d’arbres fruitiers, nous remarquâmes que plusieurs d’entre eux se courbaient faute de soutiens ; et je décidai à l’instant qu’il faudrait aller couper des bambous pour leur faire des tuteurs ; or le champ de bambous se trouvait dans cette partie de l’île explorée seulement par moi et par Fritz, et sur laquelle nous avons