cerf près de l’œil ; la civette et le musc la portent en bien plus grande quantité dans une sorte de sac. Quant à l’usage qu’on peut en faire, je ne saurais trop vous répondre à ce sujet. Le parfum du musc, quand il est frais, affecte tellement l’organe de l’odorat de l’homme, qu’il occasionne des saignements de nez. Devenu vieux et sec, il paraît fort bon à beaucoup de personnes, tandis qu’il agit sur d’autres d’une manière désagréable. Chez plusieurs animaux, ce parfum a peut-être pour but d’écarter les ennemis dangereux, tandis que chez d’autres, comme le crocodile, il paraît destiné à attirer la proie.
— Comment, dirent les enfants, est-ce que le crocodile est un animal musqué ?
moi. — Oui ; bien que son odeur soit faible et peu agréable, il doit être classé cependant parmi les animaux à odeur.
fritz. — Mais l’animal le plus connu de tous est le musc, puisqu’il a donné son nom au parfum qu’il répand. Comment peut-on s’y prendre pour le recueillir ?
moi. — Le plus souvent on est obligé de tuer l’animal. Quelquefois cependant, comme pour la civette, on y parvient en l’apprivoisant et la conservant dans des cages. »
Quand nous eûmes fini de dîner, Ernest, qui était bien un peu gourmand, se mit à dire : « J’ai toujours dans la bouche ce maudit goût de cabiai, il nous faudrait quelque bon dessert pour le chasser.
— Du dessert ? crièrent en même temps Jack et François, mais nous en avons ! »
Et ils allèrent fouiller dans leur gibecière. François en rapporta quelques pommes de pin et des noix de coco. Jack vint à son tour mettre en face de son frère une sorte de pommes à écailles, d’un vert clair et dont l’odeur rappelait celle de la cannelle.
« Voyons ce nouveau fruit, dis-je en m’emparant de l’échantillon ; serait-ce un ananas ? Jack, en as-tu déjà mangé ?