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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/182

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tenant, en Angleterre, stériles et corrompus à un point jusqu’alors inconnu dans l’histoire du genre humain. » Et il dit cela précisément au moment où Alfred Stevens exécutait le grand monument de Wellington dans la cathédrale de Saint-Paul.

Mais, en dépit de ces boutades d’un homme dont les nerfs trop sensibles étaient perpétuellement déchirés, nous ne devons pas oublier tout ce que contiennent de vérité et de charme les traits de lumière qu’il projette dans l’âme de la sculpture grecque et florentine. « Les Grecs ont été le premier peuple né pour une humanité intégrale » ; les premiers, ils regardèrent « de leurs yeux d’enfants, largement ouverts, ce monde étrange et divin ». « Ce que vous discernez du premier coup dans une œuvre grecque est la chose que vous devez discerner la première dans toute œuvre, c’est-à-dire que son but est conforme à la raison et qu’il a été obtenu par des moyens aussi simples que possible. » « Le sculpteur moderne pense en argile et non en marbre. » Les Grecs modelèrent dans la perfection le corps et les membres humains, mais ils ne représentèrent pas le visage aussi bien qu’un grand artiste italien. Si les Italiens, au contraire, surent peindre et sculpter la figure d’une manière inimitable, il n’y a point d’exemple qu’ils aient su également bien représenter le corps que leur religion leur commandait de mépriser et le souci de