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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/188

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fesseur sur les triomphes comme sur les erreurs du graveur, analyses souvent frappantes, quelquefois fantaisistes, presque toujours suggestives. La Danse des Morts d’Holbein, est un sujet sur lequel Ruskin devait aimer à s’étendre. « Vous pouvez en apprendre davantage, dit-il, en essayant de graver l’extrémité d’une oreille ou une boucle de cheveux qu’en prenant des photographies de la population tout entière des Etats-Unis d’Amérique. » Malheureusement, tout ce que le public demande aux gravures de nos jours, c’est une plage de Ramsgate, Dolly Vardens et la station de Paddington — c’est-à-dire l’image de lui-même.

Le volume sur les graveurs allemands et florentins contient beaucoup moins de digressions morales et philosophiques que les autres leçons du professeur ; mais on y trouve, au début de la cinquième leçon, un passage frappant qui résume bien les idées de Ruskin sur la Renaissance du xve siècle. Trois passions dominantes « troublaient alors et souillaient l’Europe »

1o Une soif ardente pour la littérature classique et le goût faux et orgueilleux créé par elle lorsqu’elle s’affirma comme l’ennemie du Christianisme.

2o L’orgueil scientifique obligeant à l’exactitude de la perspective, de l’ombre, de l’anatomie, choses auxquelles on n’avait pas songé avant.