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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/223

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fort intelligente. Elle avait surnommé sa gouvernante « Bun » (Gâteau), et le professeur de dessin devint « M. Crumpet » « ensuite saint Crumpet » ou « saint C. » ; puis quand ils étudièrent ensemble la géologie et les races éteintes, « Archegosaurus ». L’année suivante, la famille s’installa à Florence et Rosie écrivit de là à son « Cher saint Crumpet » des lettres qu’elle signait « votre rose pour toujours », ainsi qu’il est dit dans Præterita ; c’était là évidemment une bien maligne petite fille pour dix ans.

Les années s’écoulèrent. John Ruskin entretint toute sa vie des amitiés romanesques avec des jeunes filles et des enfants, comme il le dit lui-même très franchement et avec une naïveté charmante dans plus d’un de ses écrits. Mais où et comment il retrouva la petite « Rosie », il ne nous en apprend rien, si ce n’est que, dix ans plus tard (il touchait alors à la cinquantaine), il eut « de paradisiaques promenades » avec elle, dans sa résidence du Surrey qu’elle-même appelait son « Eden » (Præterita, III, 85). Nous savons par M. Cook, que la jeune fille s’appelait Rose La Touche, qu’elle était Irlandaise et qu’il finit par lui demander de l’épouser. Elle hésita, bien qu’elle lui fût profondément attachée ; elle appartenait en effet à une secte évangélique fort sévère. « Un petit ouvrage en prose et en vers qui parut d’elle en 1870 est l’ex-