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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/245

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il eût été réellement dépourvu de toutes ressources.

M. Collingwood, qui a une autorité toute spéciale pour parler de ces choses, nous assure que « le succès de son entreprise si hardie fut pour Ruskin une chose très heureuse. Les 200,000 livres laissées par son père avaient été englouties, principalement en dons ou en essais philanthropiques. Les intérêts, il les dépensait pour lui-même ; le capital, il le donna jusqu’à sa disparition complète à l’exception de la maison où il vivait et de ce qu’elle contenait et encore une grande part allait à des pensions auxquelles il s’était engagé dans le temps où il était riche, à ses parents, à ses amis, à d’anciens serviteurs, à des institutions auxquelles il s’était intéressé. Mais il avait assez pour ses besoins et n’avait pas à craindre la pauvreté pour ses vieux jours. »

La plus importante des expériences sociales de Ruskin, celle à laquelle il consacra la plus grande partie de sa fortune et toute son énergie pendant tant d’années de 1871 à 1884, fut la Compagnie ou, comme on l’appela plus tard, la Guilde de Saint-Georges. L’entreprise est tellement caractéristique dans sa conception et dans la forme qu’elle reçut, elle jette un jour si vif sur le véritable caractère et les idées personnelles de Ruskin qu’il est nécessaire de la faire connaître en détail. Peu