Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/79

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en images magnifiques et en peintures éclatantes :

« (23 Août 1840) — pluie toute la journée — noté le pourpre écarlate intense des branches cassées d’un mélèze, mouillé, formant contraste avec le jaune de la térébenthine qui en découle ; les tiges des aunes ressemblent à celles des bouleaux, couvertes qu’elles sont de mousses blanches et touffues qui rappellent le corail. »

Ces lignes — dont les mots rappellent les croquis de Turner — ne furent imprimées que cinquante ans environ après qu’elles furent écrites. Voici encore un autre passage de son journal (26 juillet 1854) :

« J’étais ce matin de bonne heure auprès du moulin et j’escaladais la rive droite au milieu des prairies en pente. Jamais je ne fus aussi frappé de leur beauté — la masse des noyers étendant sur elles l’ombre de leur feuillage si large, si frais, si régulièrement découpé, — les tiges d’un gris d’argent des cerisiers, comme revêtues d’un brillant satin, s’unissant ou se tordant dans l’ombre ; — les têtes énormes des chênes s’élevant çà et là le long des douces rives, comme pour montrer leur agrément par le contraste, belles elles-mêmes avec leur écorce rugueuse et leurs