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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/86

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nombre ; mais tout le monde pouvait s’intéresser à l’art des constructions publiques et le jeune réformateur établissait hardiment les lois qui devaient présider même à la construction des maisons privées et à leur décoration. Les Lampes éclairaient donc toute une nouvelle région et brillaient sur un cercle agrandi de lecteurs.

Les Sept Lampes (et il nous dit la difficulté qu’il eut de n’en pas compter une ou deux de plus), les sept lampes étaient la Vérité, la Beauté, la Force, le Sacrifice, l’Obéissance, le Travail, le Souvenir ; et, à chacune de ces idées morales, intellectuelles et spirituelles qui devaient être représentées en pierres, il consacra un chapitre merveilleux d’ingéniosité, d’enthousiasme et d’éloquence. Il n’est pas besoin d’ajouter que ces chapitres fourmillaient aussi de paradoxes, de contradictions, de sophismes, hypothèses hasardeuses. Les exposer en détail exigerait un volume ; il en faudrait trois autres pour les analyser et les dégager des vérités auxquelles ils sont enchevêtrés comme la mousse et le lierre sur une vieille tour ; mais ces vérités sont cimentées jusque dans leurs fondations et n’ont pu être ébranlées depuis deux générations. La loi de la Vérité dans l’art peut être mise à côté des protestations de Carlyle contre les « Impostures ». Qu’un monument doive paraître ce qu’il est et montrer sa destination, personne qui