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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/87

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ne le reconnaisse maintenant. Que la Beauté ne vient qu’après la Vérité et que cette Beauté doit être cherchée dans les monuments de la Nature même ; que l’art de construire doit refléter la vie et le caractère, les passions et les croyances d’un peuple ; que, dans l’étude d’un monument nous ayons à considérer les ouvriers qui l’élevèrent ; que l’art n’est point à lui-même sa propre fin, mais qu’il n’est que l’instrument à l’aide duquel on peut exprimer et répandre des idées morales, intellectuelles, nationales et un idéal social ; — tout cela est maintenant l’alphabet du grand art.

Ce livre des Sept Lampes est celui que l’auteur a le plus vivement critiqué et auquel il semble avoir porté le moindre intérêt. Il y est fait assez rarement allusion dans Præterita ou dans Fors, et toujours sur un ton de dénigrement. Ce n’est pas cependant qu’il rejette les opinions qui y sont exprimées, à l’exception de son excès de puritanisme, mais il condamne le livre pour ses purpurei panni, sa rhétorique et son luxe de mots à images. Il faut bien reconnaître qu’il y a là plus de gesticulation littéraire que dans aucun autre de ses ouvrages et que le style est en parfait contraste avec l’aisance et la simplicité de ses écrits sociaux. Mais c’est l’éloquence de la passion, non un vain étalage et si, trop souvent, on n’y trouve qu’une splendide déclamation, la grandiloquence est toujours en