Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/37

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fine moustache noire, la lèvre dédaigneuse.

Lautrec porta son regard vers l’inconnu : celui-ci le fixait d’un regard de feu, sans se départir d’un calme qui ne manquait pas de grandeur.

La comtesse avait étendu les mains vers lui dans un geste d’imploration, en s’écriant :

— À moi, César !

Sans mot dire, le nouvel arrivant fit un geste qui n’échappa point au détective.

Les deux hommes se défiaient du regard, dans un duel muet dont on ne pouvait prévoir l’issue. Puis, brusquement, presque automatiquement, leurs bras s’élevèrent en même temps, leurs révolvers se menacèrent.

Deux éclairs jaillirent, suivis d’une seule détonation.

Lautrec s’effondra sur le parquet.

L’inconnu fit un signe à la comtesse. Celle-ci sortit, devant lui. Puis, les portes du boudoir furent fermées à l’extérieur.

À ce moment, une pendule sonna :

Il était huit heures du soir.

Et c’était le 13 septembre.


UN CADAVRE EST PERDU,
DOUZE SONT RETROUVÉS



— Pas de nouvelles de Lautrec ? demanda le chef de la Sûreté.

— Aucune, chef, répondit l’inspecteur Duret.

— Il nous avait promis d’être ici, au plus tard, à dix heures. Il est près de minuit.

— En effet, chef.

— Lautrec est toujours de parole. Quelque incident imprévu est survenu, sans doute. Prenez trois hommes avec vous et allez à sa recherche. Vous savez où ?