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Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/38

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— Avenue Victor Hugo, chez le comte de Riva.

— Oui. Et surtout de la discrétion et de la prudence !

Vingt minutes plus tard, Duret et ses trois auxiliaire descendaient d’une auto, avenue Victor Hugo. Ils sonnèrent à trois reprises à la porte de l’hôtel. Aucune réponse.

— Forcez la serrure ! ordonna l’inspecteur.

Un instant après, les policiers étaient dans la place. Ils traversèrent les chambres du rez-de-chaussée : personne ! Ils visitèrent les étages : personne ! L’hôtel était vide.

Aucun meuble n’avait été enlevé, pas un objet ne semblait avoir été changé de place ; mais les propriétaires et tout le personnel avaient disparu.

Comme ils descendaient au rez-de-chaussée, les policiers entendirent un bruit sourd suivi d’une plainte. Ils avaient oublié de visiter un boudoir : ils ouvrirent la porte et trouvèrent Lautrec étendu sur le parquet.

— Vite, un médecin ! ordonna Duret.

Le détective s’était soulevé.

— La blessure n’est pas grave, dit-il, mais elle paralyse mes mouvements. J’avais affaire à un rude tireur : la balle a atteint le doigt qui pressait la détente de mon révolver et s’est logée dans mon côté droit en frappant, je crois, le deltoide. Mon adversaire avait dès lors sur moi un trop grand avantage : je me laissai tomber sur le parquet pour qu’il me crût blessé à mort. Cette tactique me permettait de prendre le temps de changer mon arme de main ; mais on m’a enfermé. J’ai voulu agir ; comme je vous le disais, ma blessure paralysait mes mouvements.