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mémoire sur l’atlantide.

même nom et qui, s’il faut en croire Platon, avait une étendue immense. »

Possidonius, cité par Strabon[1], avait foi à l’ancienne existence de l’Atlantide. Strabon[2] lui-même dit que l’Atlantide pourrait bien ne pas être une fiction, et cependant, dans son pyrrhonisme historique, ce critique si judicieux et même trop sévère refuse d’ajouter foi à ce qu’Hérodote rapporte du voyage autour de l’Afrique, fait par les Phéniciens, à ce que Héraclide du Pont raconte d’un voyage semblable fait par un Mage, il regarde comme une imposture le récit d’Eudoxe de Cyzique et sa circumnavigation des côtes de l’Afrique. Philon est du même avis que Strabon[3]. Tertullien[4] et Arnobe[5] font aussi mention de cette tradition d’une terre atlantique. Enfin, Diodore de Sicile, qui a rassemblé dans son Histoire universelle toutes les traditions des temps anciens nous dépeint les îles Panchée[6], Jambule[7], Hyperborée[8] avec les mêmes traits que ceux avec lesquels Platon nous dépeint son Atlantide, quoiqu’il les place sous des climats différents : il donne à leurs habitants les mêmes mœurs sages et pieuses, nous présente le même tableau de leur félicité : ce qui fait voir que ces traditions diverses et qui présentent tant de rapports entre elles tirent leur origine de cette tradition primitive de l’Atlantide, et en sont de véritables imitations. Mais nous ne saurions rapporter à l’Atlantide ce qu’Aristote[9] et Diodore de Sicile[10] racon-

  1. Livre II.
  2. Idem.
  3. De mundo non corrupto.
  4. Apologétique no 40.
  5. Livre I, Adversus gentes.
  6. Livre VI, ch. 8.
  7. Livre II, ch. 31, 32.
  8. Livre II, ch. 28.
  9. Liber de mirabilibus auditis.
  10. Livre V, ch. 15.