Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/179

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du Banat, nobles de veille race, faisaient entreprendre une traduction de l’Ancien Testament, qui fut imprimée à Orastie, une nouvelle Explication des Evangiles, basée sur le texte grec de Théophylacte, paraissait, sous les auspices de ce Gennadius, à Brasov-Kronstadt (1581). Lorsque les prélats valaques arrivèrent en Transylvanie, en 1595, pour conclure le traité dont il a été plusieurs fois parlé jusqu’ici, ils obtinrent des conseillers du prince Sigismond, fervent catholique et élève fidèle des Jésuites, la reconnaissance solennelle de ce fait que toutes les « églises valaques » de Transylvanie dépendissent du Siège de Târgoviste.

Michel rencontrait donc au-delà des montagnes, non pas cette masse amorphe de barbares sales et féroces que se plaît à décrire la haine de leurs adversaires ethniques, mais bien une majorité de population indigène, conservant les traditions d’une civilisation très ancienne et ayant à sa tête un seul chef religieux et politique, celui auquel il venait tout récemment de faire le don d’une belle église en pierres, en face du château princier de Fehérvâr.

Il soutint de toute sa sympathie active cet archevêché qui fut considéré désormais comme sa fondation. Il introduisit jusque dans le lointain Marmoros un clerc de Valachie, le nouvel évêque de Munkâcs, Serge, qui avait été auparavant le supérieur du vieux couvent de Tismana. A Vad, on rencontre pendant son administration l’évêque roumain, originaire de Transylvanie, Jean Cernea. Les prêtres roumains furent exemptés de la dîme. Une nuée de moines valaques envahit les villages transylvains. Pendant que cette organisation religieuse de l’élément roumain dans la province conquise progressait, Michel employa, ainsi que ses officiers, le roumain, qui apparaît déjà dans les inscriptions des églises, pour tous les actes qui n’avaient pas un caractère solennel ; sous la forme latine traditionnelle