Turcs, dans laquelle Brâncoveanu voulut garder une neutralité attentive, d’autant plus que le Tsar avait accordé sa faveur à Thomas Cantacuzène, qui, avec les allures d’un prétendant, vint assiéger la forteresse turque de Braila. Quant au jeune et inexpérimenté Démé-trius Cantemir, il s’était déclaré résolument pour la cause des chrétiens, sans pouvoir leur fournir cependant les provisions promises, car la sécheresse et les sauterelles avaient détruit deux récoltes moldaves successives. Pierre-le-Grand ne put arriver au Danube avant que le Grand-Vizir eût passé le fleuve au gué d’Issaccea ; ce qui suivit, ce fut, dans ces régions qui avaient déjà vu périr l’armée polonaise de Sobieski, une retraite longue et désastreuse, avant et après la conclusion de la paix du Pruth qui sauva les restes de l’armée moscovite. Pour le Tzar et ses soldats, les souffrances finirent lorsqu’ils touchèrent la terre amie de Pologne ; elles n’avaient fait que commencer pour la Moldavie, qui fut, par un « fetva » ou décret religieux du moufti, livrée aux Turcs et aux Tatars, avec permission de tout détruire et exterminer. Des régions entières en restèrent complètement désertes une di-zaine d’anneés plus tard.
La nouvelle guerre qui éclata entre l’Empereur d’Allemagne et les Infidèles, après l’invasion des Turcs dans la Morée vénitienne, amena le retour de ses soldats dans les deux principautés. Déjà un étranger, un Grec, Nicolas Maurocordato, qui se targuait de descendre par les femmes d’Alexandre-le-Bon, régnait à Bucarest, après la destitution du Cantacuzène Etienne. Les boïars, qui ne voulaient pas de lui, de même que n’en avaient pas voulu auparavant les Moldaves, chez lesquels il avait fait sa première apparition princière, étaient disposés à accepter la domination chrétienne des Impériaux comme une délivrance ; tout un parti