énergique des Russes, auxquels revient le principal mérite de la victoire de Râmnicu-Sarat pour que l’armée autrichienne, qui avait redouté jusqu’à ce moment les bandes hardies organisées par le courage du prince de Valachie Nicolas Maurogéni (Mavrogheni), un Grec des îles, pût se saisir de Bucarest, où elle fit une entrée tardive et gênée. Ce fut par cette voie, qui était celle d’un triomphe partagé et dans lequel le drapeau des Habsbourg n’avait pas eu la part principale, que les conquérants arrivèrent à Craiova, tandis que dans le Banat de Temeschvar Joseph II en personne prenait la fuite devant les armées victorieuses du Grand Vizir Youssouff.
Il fallut les troubles provoqués dans toute l’Europe par la Révolution française pour que les Autrichiens lâchassent une proie dont ils paraissaient désormais être sûrs. Une médiation prussienne et hollandaise amena, en août 1791, la conclusion de la paix de Sis-tova, qui laissait les territoires occupés dans le statu quo avant la guerre. Au même moment, un armistice était signé avec les Russes à Galatz, et le 9 janvier de l’année suivante la paix de Jassy rendait à elle la Moldavie complètement épuisée.
Pendant la Révolution, la Principauté eut bientôt des hôtes polonais révolutionnaires, que les Russes paraissaient disposés à soutenir, des agitateurs qui répandaient les projets les plus bizarres et, lorsque Napoléon, devenu maître de l’Europe, se mit à régler selon ses goûts et ses intérêts les anciennes frontières, la Moldavie et la Valachie ne purent pas se soustraire au sort qui atteignait le pays voisin.
En 1806, comme le Sultan, violant la convention de 1802, qui assurait aux princes roumains un règne sep-tennaire, venait de déposer Constantin Ypsilanti, fils d’Alexandre, et Alexandre Mourousi, comme suspects de sympathies pour la Russie, cette dernière puissance,