Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/29

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de ces rois macédoniens, de sang illyrien, qui donnèrent au monde l’inoubliable figure légendaire d’Alexandre-le-Grand.

Alexandre lui-même, suivant partout, dans son désir de royauté universelle, les traces des rois perses, avait trouvé sur le Danube les Géto-Thraces, déjà maîtres du cours entier du fleuve ; il créa une province macédonienne de la Thrace, les Illyriens de Macédoine devenant ainsi les suzerains de leurs frères. Après sa mort, un royaume thrace s’en détacha, ayant son centre sur la rive droite. Lysimaque, un de ces rois qui se proposèrent d’inviter Alexandre et les anciens monarques perses, dut combattre contre Droumichète, chef des Gètes, et il fut vaincu par les guerriers de ce dernier. Il était de plus en plus évident que les Macédoniens grécisés n’étaient pas capables de réaliser cette unité politique vers laquelle tendaient les Thra-ces de plus en plus unifiés sous le rapport national. On peut découvrir un autre motif de cette faillite de l’idée macédonienne dans un fait d’ordre géographique : il était impossible de rattacher à une organisation politique fondée sur la rive droite du Danube, ces régions au Nord du fleuve qui formaient, ainsi que nous l’avons déjà dit, un territoire parfaitement individualisé.

Les Gètes indépendants occupaient, dès le IVe siècle, les deux rives du Danube ; ils avaient leurs établissements plus importants sur celle qui est dominée par les Carpathes. Ce sont, en définitive, ces Thraces laboureurs qui étaient désignés par les Grecs du littoral comme leurs fournisseurs « scythes » en fait de grains. Si les sources helléniques rattachent aux mêmes Scythes les Massagètes, les Tyrigètes, les Tys-sagètes, il faut voir dans les populations désignées par ces vocables, non pas un résultat dû au mélange entre tes pasteurs de la steppe et les agriculteurs de