ce fut le développement de la ligne de commerce. Créée déjà par les Tatars, elle menait de la Russie Rouge, devenue lithuanienne et polonaise, à ces ports tatars de la Crimée où s’étaient établis les riches et entreprenants Génois, maîtres, depuis le rétablissement de l’Empire byzantin à Constantinople, de la mer Noire, sans compter le port de Moncastro-Akkerman, resté tatar jusqu’au dernier moment, où les Génois s’établirent pour quelques années, et Licostomo-Kilia, colonie génoise située au milieu même des bouches du fleuve pour servir d’escale au commerce des grains danubiens, que la République disputait avec acharnement, vers 1360, à Venise, sa rivale.
Déjà les derniers princes russes, qui s’étaient partagé l’héritage de leurs prédécesseurs royaux, avaient fondé des colonies d’Allemands, d’Arméniens, puis aussi de Juifs, sur le territoire de Halitsch. Lemberg, Lvov en russe, porte le nom du prince russe Léon. Mais celui qui lui donna, ainsi qu’à la cité rivale de Cracovie, la grande importance commerciale que l’on sait, ce fut le roi polonais Casimir, qui y établit le « droit de Magdebourg, le pur droit germanique, que ne devait contrecarrer aucune « coutume ruthène ». Lorsque Louis de Hongrie hérita, à la mort de Casimir, son oncle, du royaume de Pologne tout entier et qu’il établit ses officiers dans la Galice, que plus d’une fois ses prédécesseurs hongrois du moyen âge avaient dominée, il y eut entre ces villes allemandes de nouvelle création et les villes, plus anciennes, de la Hongrie Supérieure, des relations qui contribuèrent aussi à fortifier ce commerce continental du Levant qui venait de naître sur la base des privilèges de Casimir.
Ce commerce avait amené, vers cette même époque, le détachement, comme formation indépendante correspondant en quelque sorte aux limites des possessions