Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/83

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du district de Szepenic (en roumain Sipint), avec les forteresses de Hotin, de Tetina (Czeczyn) et de « Chmielow ». Enrichi par le produit de ses douanes, de système absolument tatar, Pierre « prêta » à son voisin une somme de 3.000 « roubles franques », c’est-à-dire de pièces d’argent génoises de Gaffa, que l’emprunteur comptait bien ne plus jamais restituer. Il eut en échange, à titre de gage, une première promesse vague concernant le « territoire de Halitsch », puis le territoire qu’il avait convoité, et occupé même avec des droits reconnus formellement, par un traité conclu, en 1411, sur la Pocutie, à 1* « angle » galicien du côté des Carpathes, contenant les places importantes de Kolomea et de Sniatyn, où l’on rencontra bientôt un staroste moldave. Respectant le lien féodal, Pierre se rendit à Lemberg pour prêter personnellement le serment au « Grand Prince et héritier de la Russie », auquel il promit aussi le contingent de ses troupes ; mais il n’agissait ainsi que pour arrondir ses possessions et obtenir les frontières nécessaires à toute fondation politique.

Rivalité entre la valachie et la moldavie au xve siècle. — La Valachie fut diminuée par l’établissement de cette nouvelle force. Elle n’essaya pas de la soumettre par les armes : une seule fois des troupes valaques entrèrent en Moldavie pour changer un prince ennemi. La région située au Nord du Danube, appelée Bessarabie, parce qu’elle avait appartenu à la dynastie de Basarab, devint bientôt une terre moldave ; le prince Roman s’intitulait en 1392 « seigneur des montagnes à la Mer ». Les deux fondations politiques de la race roumaine coexistèrent désormais, leur frontière étant fixée au Nord du Milcov et du district de Putna, puis sur le Séreth inférieur.

La Moldavie, de fondation plus récente, atteignit