Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/92

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serbe fut trouvé parmi les morts ; le prince valaque s’entendit avec lui au moment de la victoire commune pour en obtenir à titre de fief les forteresses de la rive droite, en commençant par Silistrie. Il appliquait ainsi au Sud, envers ce jeune Turc, transformé par le milieu balcanique, le système d’expansion que Laïco avait appliqué aux ambitions suzeraines du roi Louis et qu’il avait poursuivi lui-même à l’égard de Jagellon comme héritier de la Hongrie. L’héritage de Dobrotitsch, despote byzantin, n’était pas revenu à son fils, avec lequel les Génois conclurent un traité, car ce fils, Ivanco, n’avait pas été créé despote lui aussi, pour avoir de cette manière la légitimation de ses droits, mais bien au voisin valaque, qui, fils de la princesse grecque Kallinikia, avait obtenu ce titre d’alliance impériale, brigué par les seigneurs serbes et bulgares et jusqu’au prince latin des îles de l’Archipel.

Mais les nécessités territoriales, les conditions imposées par l’existence d’une assiette géographique unitaire, strictement définie, pour le développement de la vie politique roumaine, empêchèrent de nouveau cette expansion vers le Sud qui paraissait renouveler l’époque de Boirébista. Si la Dobroudscha, jadis réunie, ainsi que nous’ l’avons déjà observé, à la rive gauche et ne formant, même après le changement du cours du Danube, qu’une région danubienne pour l’expansion de la race roumaine, en tant qu’elle n’était pas pour les Grecs en décadence une région maritime, pouvait et devait rester sons l’influence de la Valachie jusqu’à la prochaine conquête définitive par les Turcs, ces villes de la rive droite ne pouvaient pas être défendues contre un retour offensif des Ottomans, momentanément pacifiés par l’amitié de Mousa. Dès 1413 ce Sultan succomba dans une bataille contre son frère cadet, l’Asiatique, et, bien que Mircea eut soulevé