La langue française étant, comme les autres langues romanes, une langue analytique, a mieux distingué que ne le faisait le latin les éléments de la pensée.
Ainsi pour le passif le latin se contentait de la forme amor, cantor : le français dit : je suis aimé, chanté, etc.
Là où le latin disait amavi, amaveram, le français, employant une formule analytique, dit : j’ai aimé, j’avais aimé, et ainsi de suite pour les temps composés ou surcomposés. Le passé est marqué par le participe : la personne, le nombre et le temps sont marqués par l’auxiliaire.
Le futur roman est remarquable par sa formation. On disait, en latin vulgaire : habeo amare, habeo cantare avec le sens de : j’ai à chanter, je chanterai. On a dit ensuite : amare habeo, cantare habeo, d’où j’aimer-ai, je chanter-ai.
La formation du conditionnel est de même nature : seulement ici l’auxiliaire est à l’imparfait : cantare habebam, amare habebam > j’aimer[av]ais, je chanter[av]ais[1].
Au subjonctif l’imparfait a été formé du plus-que-parfait latin : amavissem, devenu amassem, que j’aimasse ; cantavissem > cantassem, que je chantasse.
L’ancien français avait un gérondif, qui se confondait