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souvent avec le participe présent, mais qui s’en distinguait en ce qu’il était invariable : je vais chantant.

Division des conjugaisons

On divise les conjugaisons en conjugaisons vivantes et en conjugaisons mortes ou archaïques.

Les premières sont : la conjugaison en -er et la conjugaison en -ir inchoative.

La conjugaison en -ir non inchoative, les conjugaisons en -oir et en -re forment les conjugaisons archaïques.

Les conjugaisons vivantes offrent des paradigmes réguliers, applicables à tous les verbes de la même conjugaison. Les conjugaisons mortes forment une série de conjugaisons, avec des différences très sensibles d’un groupe de verbes à l’autre.

Aujourd’hui la conjugaison en -er est la seule vivante. Elle comprend la plus grande partie des verbes. Ces verbes proviennent de verbes latins en -are, ont été formés avec des noms ou sont d’origine savante (comme rédiger, colliger, affliger, appréhender, etc.).

La conjugaison en -ir inchoative comprend des verbes provenant de verbes latins en -ire et des verbes formés avec des adjectifs : riche, enrichir ; pâle, pâlir ; rouge, rougir ; sage, assagir, etc. Il y a aussi un assez grand nombre de verbes provenant du germanique : choisir, rôtir, saisir, fourbir, fournir, etc.

La conjugaison en -oir comprend des verbes provenant de verbes latins en -ḗre; la conjugaison en -re des verbes provenant de verbes latins en ˊ-ere, c’est-à-dire accentués à l’infinitif sur l’antépénultième ou troisième syllabe en partant de la fin du mot.

Plusieurs verbes avaient changé de conjugaison en latin vulgaire : sápĕre devenu sapḗre a donné savoir ; cádĕre