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Traire[1]

Ind. prés.; je trai, trais, trait; traions, trai-iez, traient. Subj. prés.: que je traie. Parfait: trais, traisis, traist ; n. traisimes, etc. Part. présent : traiant. Part. passé : trait.

Ecrire avait deux parfaits : j’escris, tu escresis, etc., parfait fort (du latin scripsi, scripsisti), et j’écrivis, tu écrivis, etc., parfait faible.

Parfaits en -UI, -US

Ces parfaits correspondent à des parfaits latins (latin vulgaire ou latin classique) en -ui. Ils sont propres surtout aux verbes en -oir. Voici les principaux verbes en -re qui présentent ces parfaits : nous donnons en même temps les formes des temps principaux.

Boire

Ind. prés. : je boi (et boif), tu bois, il boit; n. bevons, v. bevez[2], il boivent. Imparfait: je beveie. Subj. prés. : que je boive. Ancien futur : bevrai, plus tard buvrai; boirai a été refait sur l’infinitif.

Parfait : je bui, tu be-üs, il but; n. be-ümes, v. be-üstes, il burent. Subj. imparf.: que je be-üsse. Part. passé: be-ü (beu, bu).

Croire

Ind. prés.: je croi, tu crois, il croit; n. creons, v. creez, il croient.

Imparf. : creeie. Subj. prés.: que je creiecroie, etc. Futur : crerai, devenu croirai sous l’influence du radical accentué du présent de l’indicatif croi ou de l’infinitif.

  1. Ce verbe avait dans l’ancienne langue le sens de tirer.
  2. La transformation de bevons, bevez en buvons, buvez s’explique sans doute par l’analogie du radical bu, du parfait et du participe passé, ou peut-être par une raison de phonétique.