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Dont peut se rapporter à toute une phrase précédente : li roys s’en revint en France, dont il en fu mout blasmez (Joinville, 77 b.) . Cet usage s’est maintenu jusque dans la langue contemporaine[1].

Lequel.

Lequel n’apparaît guère avant le xiiie siècle ; il est très fréquent au xive siècle et son usage ne se restreint qu’au xviie.

Pronom-adverbe .

Le pronom-adverbe peut se rapporter dans l’ancienne langue à des personnes (cf. supra, en, y).

Ex. :

Ensi dist Charles, ou il n’ot qu’aïrer. (Aimeri de Narbonne, G. Paris, Chrest., v. 280.)
Ainsi dit Charles, chez qui il n’y avait que tristesse.

Cet emploi, qui était assez rare en ancien français, devient d’un usage courant au xviie siècle.

Ex. :

Vous avez vu ce fils, où mon espoir se fonde. (Molière, Étourdi, IV, 2.)
Il ne reste que moi
Où l’on découvre encor les vestiges d’un roi. (Racine, Alexandre, II, 2[2].)
Omission du pronom relatif.

L’ancienne langue omettait volontiers le pronom relatif après des propositions négatives ou restrictives. « Le trait le plus caractéristique du Roland est l’omission fréquente de que ou qui entre la proposition principale et les propositions subordonnées[3]. » Cela est vrai naturellement des autres

  1. Cf. des exemples d’Andrieux et de G. Sand dans Ayer, Grammaire comparée de la langue française, 4e éd., p. 452.
  2. Cf. Haase, Synt. fr., § 38 A.
  3. G. Paris, Extraits de la Chanson de Roland, 6e éd., p. 52.