Beaucoup de mots savants ou de mots d’emprunt ont gardé l’a : étable, fable, table[1], adjectifs en -able : aimable, coupable, etc.; état, pape, candélabre, etc.
Le suffixe -árium donne -ier :
- primarium > premier ;
- *caballarium > chevalier ;
- *prunarium > prunier ;
- *pomarium > pommier, etc.
Le suffixe -ánum devient -ien quand il est précédé de i ou d’une consonne palatale (c, g).
Ex. :
- christi-anum > chresti-ien, chrétien ;
- medi-anum > moyen ;
- decanum > dei-ien, doyen ;
- paganum > pai-ien, païen.
De même c devant a tonique libre le diphtongue en ié.
Ex. :
- canem > chien ;
- *capum > chief, chef ;
- carum > chier, cher ;
- capram > chièvre[2].
D’une manière générale quand a, tonique libre à l’intérieur d’un mot, est précédé soit immédiatement, soit dans la syllabe placée devant lui, d’un i ou d’un j, c, g, il se diphtongue en ie; cela se produit surtout aux infinitifs de la 1ere conjugaison. Cette diphtongue ie, s’est réduite à e (é) pendant la période du moyen français (xive–xve siècles) ; elle a persisté dans quelques mots comme amitié, moitié, pitié, chien.
Ex. :
- *vervicarium > bergier, berger ;
- *leviarium > légier, léger ;
- *abbreviare > abrégier ;
- judicare > jugier ;
- baptizare > batisier ;
- vindicare > vengier ;
- clericatum > clergiet ;
- delicatum > delgiet (fr. mod. délicat) ;
- peccatum > pechiet ;