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b)

Après une autre voyelle (a, e, i) g se change en yod (i, y).


Ex. :

  • legalem > leial, loyal ;
  • regalem > reial, royal ;
  • legamen > leien, lien ;
  • plagam > plaie.

G final

G n’existait pas à la finale en latin. Quand il est devenu final en passant en français il s’est durci en c après une consonne: longum > lonc; largum > larc; *sanguem (lat. cl. sanguinem) > sanc; germ. ring > ranc. L’orthographe moderne a rétabli le g, qui sonne c devant une voyelle.

Après voyelle il est traité comme intervocalique (ce qu’il était en réalité) et est devenu i : regem > roi ; legem > loi.

G + consonne à l’intérieur d’un mot

G suivi d’une consonne à l’intérieur d’un mot (g’t, g’d, gr) se change en i.

Ex. : digitum, dig’tum > doit (doigt, orthographe moderne) ; frigidum, frig’dum > froid ; fragrare > flairer ; nigrum > noir ; Ligerim, Lig’rim > Loire.


Groupe gn. Ce groupe donne n mouillée, représentée par gn; à la finale cette n s’est asséchée dans la prononciation moderne, en nasalisant la voyelle précédente.

Ex. : pugnum > poin(g) ; signum > sein(g) ; plantaginem, plantag’nem > plantain ; propaginem > provain (fr. mod. provin).

Exemples de gn non final : *insigniam > enseigne ; pugnam > poigne ; agnellum > agneau ; *dignare (lat. cl. dignari) > deignier, daigner.

Quand le groupe gn était suivi d’une consonne, gn donnait à l’intérieur d’un mot in. Ex. : dignitatem, dign’-