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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/120

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pendant que dans plusieurs contrées de l’Europe, le cultivateur se réjouissait de la perspective de voir couronnés d’une abondante récolte ses pénibles labeurs, des pluies torrentielles, des ouragans, des trombes, des incendies, la sécheresse, la grêle et tous les éléments déchaînés sont venus anéantir ses brillantes espérances. De tous côtés les désastres se sont fait sentir, tantôt sur un produit, tantôt sur un autre, car les pommes de terre n’ont pas été seules à souffrir des vicissitudes atmosphériques, source unique de tant de maux. Citons quelques exemples de cette triste réalité.

« Dans les districts de Charleston, de Richland, de Lexington, d’Orangeburg, de Barnwel et autres, disaient les journaux de New-Yorck du 6 août, la sécheresse est telle que l’on n’obtiendra que la moitié de la récolte ordinaire. Dans plusieurs districts, les blés sont littéralement brûlés à la surface du sol ; dans les forêts, les arbres sont dépouillés de feuilles et desséchés comme dans l’hiver. Les journaux de la Nouvelle-Orléans disent que, le 26 juillet, le thermomètre marquait 97 degrés Fahrenheit[1] (43 centigrades) ; plusieurs personnes sont mortes de chaleur. La Commission de santé s’est assemblée et a recom-

  1. Les Anglais se servent du thermomètre de Fahrenheit ; le zéro est pris dans un mélange de glace et de sel ; l’instrument marque 212° dans l’eau bouillante, ce qui équivaut à 100° du thermomètre centigrade, et 32° dans la glace fondante, correspondant à zéro du même thermomètre.