Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Nos raisins de colle année renfermaient aussi un germe de corruption. Tandis qu'ordinairement ces fruits se conservent bien et peuvent être mangés secs jusqu'à la fin du mois de février, ceux de la dernière récolte ont commencé à se pourrir depuis le commencement de décembre. »

En Savoie, le raisin, qui n'a presque mûri nulle part, s'est aussi altéré en quelques endroits ; la récolte des blés est réduite, en moyenne, aux deux tiers des récoltes ordinaires. Dans quelques localités, les petites limaces ont dévoré, en une nuit, les plus beaux champs de seigle ; le sarrasin a éprouvé une maladie qui a nui considérablement à sa quantité, et les châtaignes ont coulé sur l'arbre, comme dans quelques localités du Piémont. Plusieurs légumes, les haricots, les navets, etc., ont beaucoup souffert, et les fruits ont été généralement de qualité médiocre.

52. Mais tous ces malheurs, quoique déjà bien grands sans doute, n'ont exercé que des désastres locaux, tandis que la maladie qui a sévi sur les pommes de terre a étendu au loin ses ravages, et anéanti la majeure partie de la nourriture du pauvre dans un grand nombre de royaumes. Avant de nous occuper de l'étude de cette maladie, il est à propos de produire ici quelques documents statistiques officiels, qui donneront une juste idée de la marche qu'elle a suivie, des progrès qu'elle a faits et de l'étendue qu'elle a envahie.