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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/133

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putréfaction si forte, qu'on ne peut en supporter l'odeur. On craint que cette infection n'engendre quelque maladie qui pourrait dégénérer en épidémie. Si ces nouvelles sont exactes, le Conseil d'Etat, dans sa haute sollicitude, s'empressera sans doute de prendre de sages mesures pour tranquilliser les populations ; et préserver Je pays de quelque fléau destructeur. En résumé, on peut dire que, à quelques exceptions près, la Suisse tout entière a été atteinte par la maladie des pommes de terre.

56. La Savoie a été elle-même cruellement maltraitée par ce fléau. Le Courrier des Alpes du 13 septembre, nous en donne la première nouvelle officielle. « On nous assure, est-il dit, que l'on voit dans quelques champs de nos environs, les tiges des pommes de terre se dessécher sur le sol, sans que l'on sache reconnaître la cause de ce dépérissement ; nous n'avons point encore ouï dire, heureusement, que nulle part on se soit aperçu que les tubercules eussent acquis aucune qualité malfaisante, comme cela est arrivé si fréquemment dopais quelque temps en Belgique et dans quelques provinces de France et d'Allemagne. Le même journal (16 septembre) continue en ces termes : « Le dépérissement que l'on a remarqué dans les champs de pommes de terre de nos environs, et dont nous parlions dernièrement, n'est que trop réel ; il parait même que le mal est déjà fort étendu sur de nombreuses localités de notre contrée.