Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/134

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Quelques personnes croient pouvoir en attribuer la cause aux alternatives si fréquentes et si subites de pluie et de soleil qui se sont succédé cette année, et qui auraient exercé sur les feuilles et les tiges de la plante, une funeste influence par suite de laquelle elles se fanent, noircissent et finissent par donner, comme on l'a déjà remarqué dans d'autres pays, le même aspect aux champs de pommes de terre, que si le feu y avait passé. En beaucoup d'endroits, et surtout dans les lieux bas et humides, les tubercules pourrissent ; il est des champs où ils sont même déjà entièrement perdus ; dans d'autres, le tubercule est encore intact, ou bien il n'y a qu'un commencement d'altération, et, dans ce cas là, nombre de personnes, après avoir toutefois enlevé la partie attaquée, en ont mangé sans en être aucunement incommodées. On paraît avoir remarqué que les tubercules arrachés pourrissent beaucoup plus promptement en tas que lorsqu'ils sont étendus sur le sol. »

Enfin, les détails suivants, extraits du 30 septembre, achèvent de faire connaître la marche du fléau et son étendue en Savoie.

« La maladie des pommes de terre qui afflige nos campagnes, a continué malheureusement à faire des progrès rapides et vraiment désastreux ; le mal devient général autour de nous et dans une foule de localités, celles principalement où la terre est forte et argileuse ; il ne reste à peu près point de tubercules qui ne soient