Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/173

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et doivent être rejetées[1]. Heureusement, celles que comprend cette première catégorie, sont en très petit nombre ; elles forment approximativement un quarantième de la masse attaquée jusqu'ici par la maladie. Dans le second cas, c'est-à-dire quand l'altération n'est que partielle, la pomme de terre contient ça et là des taches dont la couleur varie du jaune foncé au brun marron, et qui pénètrent le tubercule à une profondeur moyenne d'une à deux lignes seulement. La partie ainsi altérée est tantôt ferme, tantôt molle ; son odeur est fade, parfois à peine sensible, et elle possède une saveur de pourri, sans autre. En coupant par tranches une de ces pommes de terre, on trouve que les taches dont je viens de parler, ont un aspect assez semblable à celles qu'on observe dans les pommes ordinaires qui commencent à se gâter. Dans cette seconde catégorie, on rencontre quelques pommes de terre dont l'altération, au lieu d'être superficielle comme dans le plus grand nombre des cas, a envahi une assez grande étendue de la surface des tubercules qu'elle a ramollie, décomposée et rongée comme un ulcère, jusqu'à une certaine profondeur. Mais ici encore, comme partout ailleurs, au-dessous et à côté de la partie gâtée, la pomme de terre est très-saine, et

  1. Les pommes de terre ainsi altérées ne peuvent servir, il est vrai, ni à l'alimentation de l'homme, ni à celle des animaux, ni à l'extraction de la fécule ; mais elles peuvent très bien être converties en eau-de-vie. (Voyez la troisième Partie de l'ouvrage).