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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/19

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POQUE. — Parmentier fait adopter en France la culture de la pomme de terre, et ouvre ainsi une ère nouvelle à l'agriculture.

9. Pendant un siècle entier on dédaigna la pomme de terre, on la repoussa par tous les moyens imaginables, et sa culture était rejetée dans la plus grande partie de la France. Des préjugés qu'on ne saurait qualifier, empêchèrent longtemps de l'apprécier à sa juste valeur ; c'était pour beaucoup un aliment dangereux, ou au moins grossier, à peine bon pour les bestiaux, et qui finit par être accusé de contenir le plus actif de tous les poisons fournis par la famille des solanées. Cependant quelques propriétaires ruraux tentèrent de la cultiver en grand dès l'année 1718, mais ils ne poursuivirent point une entreprise aussi utile. Cinquante ans plus tard, on la vit paraître sur certaines tables où on la confondait avec la patate des Antilles et le topinambour du Brésil. Les paysans de l'Apennin se nourrissaient déjà bien antérieurement de ses tubercules cuits avec la viande de porc ou de mouton, que le reste de l'Europe les réservait encore à l'engraissement des bestiaux.

10. Les choses en étaient là vers la fin du siècle dernier, lorsque Parmentier commença une suite de