Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/20

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travaux théoriques et pratiques pour ramener à la culture de la pomme de terre. Par l'examen chimique qu'il fit de cette plante, il démontra que l'homme peut trouver un aliment délicat dans la fécule qu'elle fournit ; il établit, par des expériences, qu'elle n'appauvrit point la terre, comme on le supposait ; d'où il reste prouvé que la pomme de terre est la première ressource de nos richesses agricoles, et qu'elle est un préservatif assuré contre ces disettes affreuses qui, de loin en loin, ont ravagé tant de pays, la France en particulier.

« En 1788, la pomme de terre se fit jour dans les cultures du nord de la France, et dans quelques uns des départements voisins des rives du Rhin et situés à l'est. Parmentier se met à la tête de ce «mouvement, qu'il sollicite depuis 1778 ; il brave les préjugés, il combat pied à pied les sophismes de l'obstination, il méprise les obstacles de tout genre que la sottise et la calomnie lui opposent de toute part ; il met en jeu les ruses les plus enfantines pour exciter la curiosité ; il fait des plantations en grand dans les plaines des Sablons et de Grenelle ; il obtient que le jour elles soient gardées par de nombreux soldats, et comme ceux-ci s'abstiennent du service pendant la nuit, on vole les tubercules, chacun est fier d'en posséder, chacun s'empresse de les cultiver secrètement, et cependant les 28 hectares, pris au hasard dans ces vastes