Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/192

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et rend compte de la présence de ces diverses végétations cryptogamiques auxquelles quelques observateurs ont cru devoir attribuer la cause de la maladie des pommes de terre en 1845 ; ils ont pris pour la cause de cette altération, ce qui n'en est que l'effet ; car il est bien prouvé que les animaux et les végétaux, microscopiques ne se développent dans les tubercules que comme les produits anormaux de toute matière vivante en état de décomposition.

80. Cette manière de voir acquiert une certaine importance par les travaux des observateurs qui ont nié l'existence d'un champignon parasite dans les pommes de terre attaquées, ou qui, du moins, ont admis, avec moi, que, lorsqu'il y existe, il n'est nullement la cause des altérations, et qu'il se développe consécutivement. Cette opinion a été d'abord exprimée dans la séance de la Société Philomatique, du 3o août dernier, par MM. Decaisne et P. Duchartre. D'après M. Decaisne, aide naturaliste au Muséum d'Histoire naturelle, la fécule contenue dans les cellules est intacte. Mais entre les cellules elles-mêmes se développerait une matière brune qui les recouvre, les agglutine fortement et les pénètre de manière à envelopper chacun des grains de fécule sans les altérer. Cette matière brune, sur la nature de laquelle M. Decaisne ne s'est pas expliqué, serait-elle constituée par des sporules du Botrytis? Quelle que soit son opinion à cet égard, il admet de plus que les pommes de terre atteintes,