Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/194

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trace de ce parasite dans les tubercules altérés, dont l'état morbide est tout simplement, dit-il, la conséquence d'une décomposition putride prématurée du tissu, analogue à celle qu'éprouvent certains fruits lorsqu'ils s'altèrent.

82. MM. Girardin et Bidard (Acad. des Sciences, séance du 29 septembre) ont observé, de leur côté, au microscope, les pommes de terre à toutes les périodes de la décomposition, et, dans aucun cas, ils n'ont pu découvrir la présence des botrytis ou champignons annoncés par M. Morren, de Liége. Tout ce que ces chimistes ont pu voir, ce sont, d'une part, les moisissures blanches de la surface, puis, de l'autre, des vibrions ou animalcules, qui sont le produit et non la cause de la putréfaction. Les fanes vertes, aussi bien que les fanes noires, prises sur des pieds malades, ne leur ont offert que des taches noirâtres, dues à une destruction du tissu cellulaire, mais sans aucune apparence de champignon. Pour eux, la maladie des tubercules doit être attribuée à la production de la matière rougeâtre qui apparaît au-dehors, et qui, agissant à la manière d'un ferment, détermine la putréfaction de l'albumine, laquelle, à son tour, provoque la désorganisation du tissu cellulaire.

83. Pour M. Bouchardat, la maladie primitive des pommes de terre a été déterminée par la mort des tiges, qui s'est étendue à la périphérie des tubercules.