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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/233

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conduite qu'ils auraient à tenir à cet égard, si des circonstances aussi malheureuses venaient à se présenter de nouveau. Les exemples que j'ai rapportés à ce sujet, suffisent, sans doute, pour convaincre les personnes mêmes chez qui les préjugés trouvent d'ordinaire un accès facile. — Ainsi donc se trouve neutralisée la terreur panique qui, sans motifs réels, a pu résulter de certaines exagérations scientifiques que rien ne saurait justifier. On voit, en outre, combien étaient peu fondées les craintes des nombreuses personnes qui ont regardé comme un poison les tubercules altérés, et combien s'étaient trompées celles qui avaient interdit la vente, soit des pommes de terre malades, soit même, par une généralisation qui pouvait être prudente, mais qui certainement était peu raisonnée, de toutes les pommes de terre saines ou malades sans distinction. On doit à ces fâcheux préjugés la perte de plusieurs millions de kilogrammes de ces tubercules, que l'on a donné en nourriture aux poissons des différentes rivières dans lesquelles les a fait jeter la prudence mal entendue des Administrations locales.