Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/242

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sujet, la Gazette du Simplon[1] rapporte ce qui suit : « Un procédé qui est fort en usage dans les environs de Thônes pour la conservation des pommes de terre, c'est de les plonger dans l'eau bien salée de sel de cuisine, de les y laisser pendant six à huit heures, puis de les mettre en tas après avoir eu soin de les sécher. Ce procédé n'enlève rien à la faculté germinatrice des plants, qui lèveront très bien le printemps prochain. Le sel étant un élément conservateur de sa nature, détruit la pourriture et maintient le tubercule dans un état très sain. »

La Commission nommée par le Comice agricole de Chambéry, pour étudier la maladie des pommes de terre[2], a aussi essayé ce mode de conservation, dont elle a obtenu de bons résultats.

La Commission a fait ses essais avec une solution saturée à raison de 40 livres (de gabelle) de sel sur 50 litres d'eau. M. le baron Fortis, l'un des vice-présidents du Comice, a fait, de son côté, des essais très satisfaisants sur une centaine de quintaux, avec une solution de 30 livres seulement par tonneau d'eau, soit 400 kilogrammes environ. Les pommes de terre immergées dans ces solutions et séchées ensuite au grand air, se sont parfaitement conservées, tandis que celles qui avaient été abandonnées aux conditions ordinaires, ont continué à pourrir rapidement.

  1. Numéro du 18 octobre 1845.
  2. Courrier des Alpes, 14 octobre 1845.