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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/40

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les éléments de fertilité et l'ancienne force ne sont pas assimilés en aussi grande proportion qu'après une récolte de céréales. La déperdition de matière organique pour le même poids de pommes de terre est d'autant plus grande que les tubercules contiennent plus de matière féculente, et d'autant moindre que les parties constituantes de la récolte sont plus aqueuses ».

Voilà pour l'action chimique que les pommes de terre exercent sur le sol ; l'action mécanique a également les résultats les plus avantageux au succès des récoltes ultérieures. Les tubercules, en grossissant, soulèvent la terre intérieurement, en écartent les molécules ; leur extraction ne peut avoir lieu sans remuer le sol à une grande profondeur ; les façons qu'on leur prodigue ameublissent la surface et détruisent les mauvaises herbes ; le feuillage abondant qu'elles produisent couvre le sol et empêche l'évaporation. La récolte étant une opération assez longue, il arrive que lorsqu'on cultive beaucoup de pommes de terre, on fait bien de ne point leur faire succéder des froments d'hiver ou du seigle, mais des plantes qui se sèment au printemps, comme du froment de mars, de l'orge, de l'avoine. Telle est la pratique des meilleurs cultivateurs en France, en Angleterre et en Allemagne. Dans ce dernier pays, les cultivateurs qui n'ont pu renoncer entièrement au déplorable assolement triennal, l'ont changé de manière à suivre le