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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/52

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présentaient des feuilles et des tiges parfaitement vertes et vigoureuses, tandis que les tubercules étaient fortement altérés, alors que d'autres touffes, dont les tiges étaient complètement détruites ou noires, n'avaient pas un seul tubercule attaqué. On ne peut donc raisonnablement attribuer à un excès de fumure, une partie égale à celle des mauvaises cultures, dans l'altération des pommes de terre en 1845 ; et comme d'ailleurs, dans les années ordinaires, les produits sont généralement proportionnels à la quantité d'engrais employée, on ne saurait trop engager les cultivateurs à fumer abondamment, en employant, autant que possible, de cinquante à soixante mille kilogrammes au moins de bon fumier par hectare. En Savoie, où la terre est généralement plus compacte qu'en France, dix à douze mille kilogrammes de fumier suffisent au-delà pour un journal de terre.

Nous avons vu précédemment l'influence exercée sur le produit de la pomme terre par la nature, la quantité et l'état de décomposition du fumier employé, j'ajouterai, comme complément de ce qui me reste à dire pour les plantations de cette année, que les fumiers d'étable, frais et peu décomposés, appliqués en grande quantité au moment de la plantation, ont nécessairement pour effet de concentrer une plus grande quantité d'humidité au pied des plantes, et peut-être même d'y favoriser une fermentation putride,