Page:Joseph Decaisne - Histoire de la maladie des pommes de terre en 1845, 1846.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
117
de la conservation des tubercules.

eau de végétation. On opérera, après quelques jours, un nouveau triage et on déposera les tubercules sains, le plus tard possible, mais toujours avant l’époque des gelées, dans une cave sèche, peu ou point éclairée.

L’ensilotage comme moyen de conservation ne paraît pas avoir obtenu l’assentiment des cultivateurs. On lui objecte de s’opposer au triage facile des tubercules, et par suite de ne pouvoir les employer au début de leur altération. Les silos dits africains et munis au fond d’un puits d’écoulement n’ont pas produit de meilleurs résultats. La commission belge s’est accordée à regarder, d’après diverses expériences, l’ensilotage comme plus dangereux qu’utile. L’humidité, en effet, exerce une très nuisible influence sur les tubercules légèrement avariés ; elle entraîne cette année la pourriture. Ainsi, des tubercules récoltés dans un même champ ayant été placés à peu près par moitié, les uns dans un lieu sec et aéré, les autres dans une cave humide, les premiers se sont conservés presque complètement, un tiers des seconds a été gâté. A Belfort, un jour de pluies abondantes a suffi pour porter d’un vingtième à un tiers les ravages opérés sur les tubercules exposés à la pluie.

M. Stas a fait des observations semblables ; il a vu la maladie étendre d’autant plus ses ravages que les tubercules se trouvaient placés après