Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 10.djvu/154

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Dans l’analyse précédente, on voit que les constantes arbitraires sont toujours les valeurs de qui répondent à au lieu qu’en envisageant, comme nous l’avons fait plus haut, les équations dérivées comme le résultat de l’élimination des constantes, ces constantes peuvent être quelconques ; mais il est toujours facile de les réduire les unes aux autres car, quelles que soient les constantes qui entrent dans l’expression de si l’on déduit de cette expression celles de et qu’ensuite on fasse ce qui changera les valeurs de en on pourra toujours, en prenant autant de ces valeurs qu’il y a de constantes arbitraires, déterminer celles-ci en et les substituer ensuite dans l’expression générale de

Or, quelle que puisse être la forme de cette expression ou de l’équation d’où elle dépend, à raison des différentes constantes qui y seront contenues, il est visible que, lorsque ces constantes seront réduites aux valeurs de cette forme deviendra nécessairement la même pour la même équation dérivée.

On peut donc conclure, en général, que, si l’on a une équation dérivée d’un ordre quelconque, et que l’on trouve, de quelque manière que ce soit, une équation entre les mêmes variables qui y satisfasse, et qui renferme autant de constantes arbitraires qu’il y aura d’unités dans l’exposant de l’ordre de l’équation dérivée, cette équation sera l’équation primitive de la proposée, avec toute la généralité dont elle est susceptible ; de sorte qu’elle renfermera nécessairement toute autre équation qui pourrait aussi satisfaire à la même équation avec autant de constantes arbitraires.

On voit par là que les constantes arbitraires forment proprement la liaison entre les équations primitives et les équations dérivées ; celles-ci sont, par leur nature, plus générales que les équations d’où elles dérivent, à raison des constantes qui ont disparu ou qui peuvent avoir disparu ; elles équivalent donc à toutes les équations primitives, et qui ne différeraient entre elles que par la valeur de es constantes.

On pourra donc toujours passer d’une équation primitive à une de