Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 10.djvu/256

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Si l’on conçoit un cercle qui touche une courbe dans un point, il est clair que son rayon, dans ce point, deviendra la normale à la courbe. Or l’équation dont il s’agit est, comme nous l’avons déjà vu, celle d’un cercle dont le centre est dans l’axe et répond à l’abscisse et dont le rayon est et, pour que le cercle touche une courbe donnée, il faut premièrement qu’il ait un point commun avec elle, dans lequel, par conséquent, les coordonnées seront les mêmes ; il faut ensuite que la valeur de soit aussi la même dans le cercle et dans la courbe, comme nous l’avons démontré rigoureusement dans la seconde Partie de la Théorie des fonctions analytiques ainsi, pour que devienne, la normale à la courbe et que soit la partie de l’axe qui y répond, il faudra que l’équation

et sa dérivée, prise en regardant et comme constantes,

aient lieu en même temps, par rapport aux coordonnées de la courbe ; d’où l’on tire, pour et les valeurs données ci-dessus.

Les solutions de Leibnitz et de Jean Bernoulli offrent les premiers exemples des équations primitives singulières ; mais Taylor est peut-être le premier qui ait trouvé directement une équation primitive singulière d’après l’équation dérivée.

Dans son Ouvrage intitulé Methodus incrementorum, qui a paru en 1715, Taylor étant parvenu (p. 27), pour la solution d’un problème, à cette équation différentielle (j’emploie ici, pour plus de commodité, la notation différentielle à la place de la notation fluxionnelle des Anglais, ces deux notations exprimant la même chose dans le fond),

dans laquelle est fonction de il la différentie en faisant constant, et il obtient l’équation