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SECONDE PARTIE. — SECTION VII.

ticle précédent, on aura, en intégrant relativement à l’équation finie

étant une constante égale à la valeur du premier membre de cette équation dans un instant quelconque.

Cette équation fait voir que les excentricités ont nécessairement des limites qu’elles ne peuvent passer ; car, comme elles sont nécessairement réelles, tant que les orbites sont des sections coniques, chaque terme, comme sera toujours positif, et son maximum sera la constante

Il suit de là que, si les excentricités des orbites qui appartiennent à des masses très grandes sont une fois très petites, elles le seront toujours, ce qui est le cas de Jupiter et Saturne ; mais celles qui appartiennent à des masses fort petites pourront croître jusqu’à l’unité et au delà, et l’on ne pourra déterminer leurs véritables limites que par l’intégration des équations différentielles, comme on le verra ci-après[1].

De plus, comme la quantité regardée comme fonction de est une fonction homogène de deux dimensions, on aura, par la propriété connue de ces fonctions,

Substituant dans cette équation les valeurs des différences partielles de relatives à tirées des mêmes équations de l’article précédent, on aura

étant la valeur de dans un instant quelconque.

  1. Voir à ce sujet un Mémoire de Laplace, Mémoires de l’Académie des Sciences de Paris pour 1784, le no 57 du second Livre de la Mécanique céleste, et le Chapitre II du livre XV (cinquième Volume) où Laplace reproche à Lagrange d’avoir énoncé sous une forme dubitative un théorème démontré par lui depuis longtemps. (J. Bertrand.)