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SECONDE PARTIE. — SECTION X.


SECTION DIXIÈME.

SUR LES PRINCIPES DE L’HYDRODYNAMIQUE.


La détermination du mouvement des fluides est l’objet de l’Hydrodynamique ; celui de l’Hydraulique ordinaire se réduit à l’art de conduire les eaux et de les faire servir au mouvement des machines. Cet art a dû être cultivé de tout temps, pour le besoin qu’on en a toujours eu, et les anciens y ont peut-être autant excellé que nous, à en juger par ce qu’ils nous ont laissé dans ce genre.

Mais l’Hydrodynamique est une science née dans le siècle dernier. Newton a tenté le premier de calculer par les principes de la Mécanique le mouvement des fluides, et d’Alembert est le premier qui ait réduit les vraies lois de leur mouvement à des équations analytiques. Archimède et Galilée (car l’intervalle qui a séparé ces deux grands génies disparaît dans l’histoire de la Mécanique) ne s’étaient occupés que de l’équilibre des fluides.

Torricelli commença à examiner le mouvement de l’eau qui sort d’un vase par une ouverture fort petite, et à y chercher une loi. Il trouva qu’en donnant au jet une direction verticale, il atteint toujours, à très peu près, le niveau de l’eau dans le vase ; et comme il est à présumer qu’il l’atteindrait exactement sans la résistance de l’air et les frottements, Torricelli en conclut que la vitesse de l’eau qui s’écoule est la même que celle qu’elle aurait acquise en tombant librement de la hauteur du niveau, et que cette vitesse est, par conséquent, proportionnelle à la racine carrée de la même hauteur.

Ne pouvant cependant parvenir à une démonstration rigoureuse de