Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

manqué de bonne volonté ; mais, peu content des idées que j’avais jetées sur le papier et manquant de loisir pour les mieux digérer, j’ai cru qu’il valait mieux que je m’abstinsse de concourir ; au reste, si le prix est renvoyé, vous pouvez compter que je ne demeurerai pas oisif.

Le Volume de nos Mémoires qui était sous presse a paru, et M. Bitaubé s’est chargé de vous en faire parvenir un exemplaire. Quand vous l’aurez reçu, je serai charmé que vous vouliez bien me dire votre avis sur la méthode des tautochrones ; il me semble que vous et moi nous sommes les premiers qui ayons éclairci une matière si difficile et sur laquelle plusieurs grands géomètres s’étaient déjà exercés. Le Volume qui s’imprime actuellement et qui paraîtra à Pâques ne contiendra vraisemblablement rien de moi, parce qu’il se rapporte à l’année 1760 ; mais je ne manquerai pas de faire insérer quelque chose dans celui qu’on mettra sous presse à Pâques et qui paraîtra à la Saint-Michel. Au reste, quand vous voudrez honorer notre Académie de quelques-uns de vos Ouvrages, elle se fera toujours un devoir de les faire paraître le plus tôt qu’il sera possible. J’apprends, par une Lettre du fils d’Euler, que son père n’est point aveugle, comme on l’avait cru, et qu’il continue a enrichir la Géométrie de ses recherches. Quoi qu’on en dise, il me semble qu’il est aussi content d’être à Pétersbourg que je le suis d’être ici, et je crois que nous n’avons guère tort ni l’un ni l’autre.

À propos, je ne dois point manquer de vous dire que l’Académie a reçu au nombre de ses membres étrangers un certain M. Davila[1], qui lui avait envoyé le Catalogue d’un beau cabinet d’Histoire naturelle qu’il doit avoir mis en vente à Paris. Voici comment cela s’est fait :

  1. Don Pedro Franco Davila, naturaliste, membre externe de l’Académie de Berlin (10 septembre 1767), né à Guayaquil (Pérou), mort en 1785. Il avait formé à Paris un très-beau cabinet d’Histoire naturelle et une collection de curiosités, de tableaux, de miniatures, de gravures et de manuscrits. Le Catalogue en fut publié sous le titre de Catalogue systématique et raisonné des curiosités de la nature et de l’art qui composent le cabinet de M. Davila, avec figures en taille-douce de plusieurs morceaux qui n’avaient point encore été gravés (Paris, 1767, 3 vol.  in-8o), La partie relative à l’Histoire naturelle a été rédigée par Romé de l’Isle, Ces collections furent vendues aux enchères (à partir du 12 novembre 1767, s’il faut s’en rapporter à l’Avertissement placé en tête du premier Volume). La Bibliothèque de l’Institut possède de ce Catalogue un exemplaire où sont indiqués, en marge de chaque article (d’une main inconnue), le prix de vente et le nom de l’acquéreur.